Lendemain
La tempête s'est tue ; le vent ne siffle plus
Les vagues affaiblies rejettent à la plage
Quelques morceaux de bois, vestiges révolus
D'un arrogant vaisseau, victime d'un naufrage.
Mais parmi tous ces bois et cordages divers,
On voit un corps humain, amené par la lame ;
Des flots de sang s'échappent de son flanc ouvert,
Et dans ces pauvres yeux ne brille aucune flamme.
Ce n'est pourtant pas là un solide marin
Au visage taillé à grands coups de burin,
A la peau desséchée par les soleils brûlants,
Ce n'est qu'un enfant blond que la vie a quitté ;
Et déjà, l'Océan, ignorant la pitié,
S'acharne aveuglément sur son corps pantelant.